Un je(u) personnel et transpersonnel de la présence.
Quand je m’ennuie, que j'attends quelque chose d'autre que la vie présente, la sensation de ma connexion avec la vie et avec moi-même me manque. Il semble que je me manque, de toutes les manières.
L'intensité dépend moins du contenu de l'expérience, que de mon intensité d'ouverture à ce contenu.
Plus je lui accorde de l'importance, plus il revêt d'importance.
Je peux chercher un contenu qui va stimuler mon élan d'ouverture, et compenser le manque que je ressens.
Et je peux aussi, avant de chercher ailleurs, m'ouvrir à cette sensation de manque, d'ennui, d'attente, ou de vide.
Parfois, c'est par un manque de sensibilité ou d'attention gustative que je rajoute du sel aux plats déjà salés.
Quand je m’ennuie, je me dis quelque chose comme :
"Ce qui se passe là n'a pas beaucoup d'intérêt, n'a rien à m'apporter."
Et si cela ne m'apportait rien parce que je ne recevais pas ce qui se présentait juste là ?
Et s'il y avait quelque chose derrière ce rien, derrière cette sensation de vide, d'ennui, ou d'attente ? la plénitude de la conscience qui le perçoit.
L'attente d'autre chose, semble me couper de toutes choses. En fait je me languis de moi-même et de la vie, qui sont toujours là, sous une forme ou une autre.
Peut-être que cet ennui me fait signe, qu'il appelle mon attention, comme si quelque chose dans cet instant se languissait de moi...
Et si, la prochaine fois que l'ennui se présente, que j'attends quelque chose d'autre, avant de porter mon attention sur autre chose, j'entendais en lui l'appel que je me lance ?
Si je répondais présente ? si je m'y arrêtais un instant pour le rencontrer vraiment ? l'écouter, le sentir, le goûter et être avec moi...
La vie a une intensité de goût proportionnelle à l'intensité avec laquelle je la goûte.
Plus je me ferme, plus je fais l'expérience de la limite, de l'isolement, du manque.
Plus je m'ouvre, plus je fais l'expérience de l'intensité, et peut-être avec, de la plénitude.
Je ne suis rien de moins que le créateur et la créature de la création.
Lorsque j'oublie cela, je m'ennuie.
Et manque-t-il quelque chose à l'ennui, pour être pleinement lui-même et la pleine expression de mon présent ?